Genève/Lima, 4 octobre 2019 – Alors que le trafic et le braconnage d’espèces sauvages en Afrique et Asie ont fortement attiré de manière considérable l’attention des médias et du public au cours des dernières années, on a bien moins parlé du commerce illicite d’espèces sauvages en Amérique. Pourtant tout n’est pas rose dans cette région des plus riches de notre planète en biodiversité. Saviez-vous que 79 000 animaux vivants d’espèces protégées ont été confisquées rien qu’au Pérou entre 2000 et 2017 ? En début de semaine, le nombre étourdissant de 12,3 millions d’hippocampes inscrits à la CITES ont été interceptés par les garde-côtes péruviens alors qu’ils étaient acheminés vers l’Asie.
La bonne nouvelle est que les Parties à la CITES prennent ce problème très au sérieux. Cette semaine, des pays d’Amérique du nord, centrale et du sud, et des Caraïbes se sont réunis à Lima, au Pérou les 3 et 4 octobre montrant leur détermination à combattre la criminalité liée aux espèces sauvages, à renforcer l’application de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) et à redoubler d’efforts collectifs pour atteindre ces objectifs en Amérique et au-delà.
La Secrétaire générale de la CITES, Ivonne Higuero, qui a participé à la réunion de haut niveau à Lima, a déclaré que : « la CITES établit un cadre règlementaire international pour le commerce des espèces sauvages et joue également un rôle crucial en facilitant les actions mondiales de lutte contre le commerce illicite d’espèces sauvages et contre la criminalité liée aux espèces sauvages. Cependant, ce n’est qu’avec un engagement fort des Parties que la CITES peut être appliquée de manière efficace. En tant que première Secrétaire générale de la CITES originaire d’Amérique, je félicite chaleureusement le gouvernement du Pérou pour ses efforts en matière d’application de la loi, qui ont été couronnés de succès, et pour avoir accueilli, dans la région, cette toute première réunion de haut niveau dédiée au commerce illicite d’espèces sauvages. »
La conférence s’est tenue peu après la 18ème réunion de la Conférence des Parties à la CITES (CoP18, Genève, août 2019) qui a adopté le nombre record de 354 Décisions et d’ambitieuses résolutions pour renforcer les systèmes de contrôle du commerce international des espèces sauvages. Celles-ci incluent des décisions relatives à la conservation et au commerce du jaguar, une espèce emblématique de la région inscrite en Annexe I de la CITES depuis 1975. Des décisions audacieuses ont également été prises concernant la lutte contre le commerce illicite d’espèces sauvages à travers une approche en trois volets, à savoir : la répression, la réduction de la demande d’espèces sauvages obtenues de manière illicite et l’amélioration des moyens de subsistance des communautés rurales qui vivent aux côtés des espèces sauvages.
Parmi les questions clés au cœur des discussions à Lima, on retrouve la nécessité de renforcer la collaboration entre les états d’origine, de circulation et de destination, ainsi que les capacités du système judiciaire à répondre au trafic d’espèce sauvages y compris à la criminalité en ligne liée aux espèces sauvages. Le commerce illicite d’espèces marines et le cas du jaguar figuraient en tête du programme. La conférence a également fait écho à une récente Résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la lutte contre le trafic d’espèces sauvages(septembre 2019) qui invite instamment les États membres à prendre des mesures décisives au niveau national, régional et international pour prévenir, combattre et éradiquer le commerce illicite d’espèces sauvages en renforçant la législation et la réglementation nécessaires à la prévention, la mise en place d’enquêtes, de poursuites et des mesure de répression adaptées à de telles infractions.
« Aucun pays ne peut gagner seul le combat contre le commerce illicite d’espèces sauvages. Nous avons pu voir par le passé ce que nous pouvions accomplir lorsque nos pays travaillent de concert. Tout le soutien politique, financier et technique qui a été déployé ici peut être transposé en un soutien direct à la lutte sur le terrain afin que les Parties soient mieux équipées pour tenir les engagements pris dans le cadre de la CITES », a ajouté Mme Higuero.
Au cours de la conférence, les pays participants ont adopté la Déclaration de Lima, qui, entre autres, reconnait le vaste soutien apporté par le Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC). Les pays ont été encouragés à traiter la criminalité liée aux espèces sauvages comme une infraction grave et à utiliser tous les outils et services mis à leur disposition par l’ICCWC dans leur lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages.
La Conférence de Lima s’appuie sur les efforts collectifs déployés depuis 2014 à Londres, Kasane et Hanoi. Tous ont joué un rôle clé dans le maintien et le renforcement de la dynamique et du soutien politique de lutte contre le commerce illicite d’espèces sauvages.
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- Déclaration de Lima
- Remarques de la SG de la CITES
- Site internet de l’ICCWC (ICCWC)
- Document de la CoP18 sur l’ICCWC et CoP18 document d’informationon ICCWC
- 18ème réunion de la Conférence des Parties à la CITES (communiqué de presse)